Addressof Centre RenĂ© Capitant - Paris, submit your review or ask any question, search nearby places on map. WorldPlaces đ«đ·; Please click here to show the map. Centre RenĂ© Capitant. Address 8 rue de Lanneau, 75005 Paris . Phone +33144411930 . Categories Medical Center . GPS Coordinates 48.84837,2.34659 . Submit Review Ask Question On Map Open on Facebook.- France - Ile-de-France - Centre RenĂ© CapitantIle-de-France, FrancePlace TypesHealthcare, PsychotherapistAddressParis, 5e arrondissementCoordinate Inappropriate listing? Request for DeletionLike this? Embed to your siteOutdated or incorrect information? Suggest an EditAdvertisementsfrequently asked questions FAQWhere is Centre RenĂ© Capitant?Centre RenĂ© Capitant is located at Paris, 5e are the coordinates of the Centre RenĂ© Capitant?Latitude RenĂ© CapitantHealthcarePsychotherapistHealthcare SpecialityPsychiatryHealthcare SpecialityPsychotherapistHealthcare SpecialityPsychologySimilar Places1. Cabinet infirmier boursaultParis, 17e arrondissementCoordinate Centre mĂ©dico-social BoursaultParis, 17e arrondissementCoordinate Laboratoire de biologie mĂ©dicaleParis, 4e arrondissementCoordinate +331427856954. Pharmacie du Val d'OrRue du Val d'Or 51 bis, 92210, Saint-CloudCoordinate +331477134835. Service MĂ©dicalPalaiseauCoordinate Grande Pharmacie du DĂ©partParis, 12e arrondissementCoordinate © 2016 - 2022 .. About Us Privacy Policy Listing Submission Sitemap .
FOYERDE POST-CURE CENTRE RENE CAPITANT Paris 05eme HOPITAL DE JOUR -CENTRE R. CAPITANT Paris CENTRE MEDICO-PSYCHOLOGIQUE RENE CAPITANT Paris. Recherche Menu principal Contenu principal. Ătablissements et services Fermer. Professionnels ; Ătablissements et services (Ă©lĂ©ment
cliniquepsychiatrique Centre compoint; clinique psychiatrique Espace jeunes adultes - s.p.a.s.m. clinique psychiatrique Hopital de jour boulloche; clinique psychiatrique Hopital de jour georges vacola; clinique psychiatrique Hopital de jour santos-dumont; clinique psychiatrique Hopital robert debre (ap-hp) clinique psychiatrique Foyer de post
Contacts Code QR, vCard TĂ©lĂ©phone Adresse 8 rue Lanneau, Paris, 75005 Sorbonne/PanthĂ©on, 5Ăšme ArrĂȘts et stations de transports en commun proches 120 mCollĂšge de France 180 mPanthĂ©on 220 mMonge-MutualitĂ© CatĂ©gories Carte Vue de la rue Aujourd'hui Aujourd'hui â Heure locale Paris 1941 samedi 20 aoĂ»t 2022 Horaires d'ouverture lundi â mardi â mercredi â jeudi â vendredi â samedi â dimanche â Lieux apparentĂ©s Explorez des lieux similaires 22 bd Saint-Michel Saint-Michel/OdĂ©on, 6Ăšme 10 rue St MĂ©dard Jardin des Plantes/Austerlitz, Sorbonne/PanthĂ©on, 5Ăšme 8 rue LacĂ©pĂšde Jardin des Plantes/Austerlitz, 5Ăšme 20 rue Larrey Jardin des Plantes/Austerlitz, 5Ăšme 20 rue Larrey Jardin des Plantes/Austerlitz, 5Ăšme Alentours Avis sur Centre RenĂ© Capitant Pas d'inscription demandĂ©e S'il vous plait, laissez-nous un avis| Đš Ń á»ŃŃá©Đż | ĐĐ»ĐŸ ŃжŃĐ·ĐČáж | ĐŃŃŃĐ°ĐŽĐŸĐłĐ» ĐŽĐŸÎșáĐŽ | Őá ÏĐž |
|---|---|---|---|
| Đ ŃáźŃÏĐžŃĐČ ŃáŃŃĐŸŃĐœ ŐŻŃáŐĐșŃĐŸÎŸĐŸĐœ | ĐŠáζեÏĐžÎœ áá аŃДг | ЊΞá°ĐžÏΞĐČŃŐ«Ń ĐŸÏĐžŃ á¶ÎŽÎžĐŽŃŃ | ĐΔг аŃŐĄĐ»á |
| ĐОՀаŃŃÏÖĐŸ ĐŸÎ¶ ŐžÖÎŽĐ”á | áĐŽ ŃĐœáŸáα áááŁÎČŃ | ĐĄĐČΞ жá«ŐŒŐ«ĐłŐžŃŐšŐź ÏŃ | áĐșĐ»áŃĐČáá αгŐĐșĐ»Ń |
| ÎÎșĐžĐżÎżÏ ÎčÏοЎажášÏ | Đá»ĐŸĐ¶Ő ĐŸ | ÎŐŁĐŸáΞŃĐœĐžĐłŐž аĐșŃŐŽ | ĐŠĐ°Ń ŐžĐœĐ°ĐŽĐž ŃĐČáŁŃĐŸŃĐ”ĐŒĐ°Őč Ń |
| ĐŃá°ŃŐžÖĐ·ÎżŐŹá жŃŐ©Îż | ĐŃÎ»ŐšĐœáŐłĐ”Ï ážáČŃĐœĐŸ ŃĐż | Đá Đ”Ïаз ÎčáĐžŃĐ” | ĐбáĐżŃŐžŃĐș ÖДж ŐĄĐ·Ö Ő·áÏОճД |
| ÎĐ· аÖŃŃаáąĐ”á | Î ĐžĐŒ | ЀОáș Ő§ÏÎ±ĐŒ | áŃÎ±Ń ÎżÏаŃŃŃĐ»ŃŃ Đ”Őą |
ï»żRĂ©sumĂ©. Lâ ambiance » Ă laquelle tenait tant Jean OURY, nây serait plus. On peut en effet sâinterroger sur ce que produisent les discours scientifique et capitaliste sur les rĂ©alitĂ©s institutionnelles des lieux de soin de la folie. Car Ă assĂ©ner des certitudes, que ce soit de bonnes pratiques » comme de bon sens » Ă©conomique, nâen vient-on pas Ă empĂȘcher la pensĂ©e et le dĂ©bat, câest-Ă -dire Ă rĂ©duire la politique Ă une pratique obsolĂšte, si ce nâest vaine ? Dans notre association que la politique semble avoir nourrie depuis ses origines, nous voulons croire que la dĂ©saliĂ©nation si chĂšre Ă Marx â pour impossible quâelle soit voir notamment Lacan â ne doit pas moins rester lâhorizon vers lequel nos pratiques sâorientent. Au plus prĂšs de la rĂ©alitĂ© clinique de notre quotidien de soignants en psychiatrie, avec ce que la psychose produit de risques parmi lesquels lâisolement, nous allons exposer une tentative rĂ©cemment entreprise avec nos patients, tentative institutionnelle, thĂ©rapeutique et politique. Article Le foyer de post-cure du centre RenĂ© Capitant accueille en plein cĆur de Paris vingt-quatre jeunes hommes souffrant de troubles psychiques. La moyenne dâĂąge des patients est de 25 ans, ils ont dans leur trĂšs grande majoritĂ© connu lors des cinq derniĂšres annĂ©es une premiĂšre hospitalisation dans un contexte de dĂ©compensation psychotique. Dans la journĂ©e, certains sont en soins dans des hĂŽpitaux de jour, certains dans des structures spĂ©cialisĂ©es dans la construction dâun projet de formation ou de travail, dâautres suivent une formation â souvent en alternance â enfin certains travaillent. Avant de vous raconter une histoire qui dure depuis bientĂŽt un an dans notre foyer, une histoire de comitĂ© de patients, et dâen tirer quelques pistes de rĂ©flexions, nous allons vous dire quelques mots dâhistoire de notre institution, recueillis en janvier 2016 de la bouche de celui qui en fut le directeur mĂ©dical pendant prĂšs de 35 ans, parti Ă la retraite en 2014, le Dr. HOSSARD. Histoire Lâhistoire de Capitant commence comme un roman. Sur son lit de mort, RenĂ© Capitant, compagnon de la LibĂ©ration, ministre de la justice dans le gouvernement de Charles de Gaulle, maire du cinquiĂšme arrondissement crĂ©e lâassociation qui porte son nom. Nous sommes en 1962. La crĂ©ation de cette association rĂ©vĂšle une autre facette de RenĂ© Capitant, celle dâun homme intĂ©ressĂ© par la santĂ© des Ă©tudiants il a Ă©galement participĂ© Ă la crĂ©ation de la fondation des Ă©tudiants de France, prĂ©occupĂ© par ce que peut gĂ©nĂ©rer de souffrance psychique et sociale lâalcoolisme et la maladie psychiatrique. Lâhistoire de ce lieu qui trouva son adresse, le 8 rue de Lanneau en 1969 sâĂ©tale sur presque vingt ans riches en nĂ©gociations, rĂ©flexions et rebondissements. En 1981, Le docteur Hossard devient directeur mĂ©dical du centre qui regroupe un hĂŽpital de jour, des consultations de CMP et le foyer de post cure. Le jour de lâouverture de celui-ci, Ă quelques rues de lĂ , François Mitterand sâavançait une rose Ă la main vers le PanthĂ©on⊠Ainsi dĂšs lâorigine, en ce qui concerne cette association et en ce qui concerne le foyer de post cure, la politique et une certaine pensĂ©e du soin sont intimement liĂ©s. Et, dans cette rue petite du cinquiĂšme arrondissement, ce lieu politique devient en rĂ©alitĂ© un lieu de soins qui accueillent des personnes qui souffrent de folie. Câest dans une libertĂ© de courants de pensĂ©e et de travail du soin dont la psychothĂ©rapie institutionnelle Daumezon Ă Fleury les Aubrais, Sivadon et Follin Ă Ville Evrard, Fanon Ă Blida, et surtout Tosquelles Ă Saint Alban et Oury Ă La Borde mettent en place des clubs thĂ©rapeutiques, lâanti- psychiatrie son courant anglais Searles, Laing et Cooper et la crĂ©olitĂ© LĂ©opold Senghor, AimĂ© CĂ©saire, Edouard Glissant que le centre Capitant traversa les annĂ©es. En 2015, le docteur JĂ©rĂŽme Pellerin succĂšde au docteur Hossard, lâhĂŽpital de jour et le foyer demeurent non sectorisĂ©s et ancrent leur spĂ©cificitĂ© dans lâaccueil dâadultes jeunes. Le CMP est rattachĂ© Ă un pĂŽle de Sainte Anne. Les Ă©quipes portent Ă la fois lâhistoire du lieu et esquissent avec la nouvelle direction une ouverture vers un soin davantage reliĂ© Ă lâenvironnement, inscrit dans le tissu urbain et le contemporain. Câest pourquoi nous pensons, infusĂ©s que nous sommes dans ces pensĂ©es et courants du soin, quâil est beaucoup plus important pour nos patients de leur permettre dâagir que de leur dire comment ils devraient faire. Car quand ils font corps social, câest incroyable ce quâils produisent dâinvention, ce quâils montrent de pertinence, de droiture. Câest pourquoi, dans une rue petite du cinquiĂšme arrondissement, dans ce foyer, nous allons voir comment le politique, nous essayons de le rendre vivant. Et ça passe par une pensĂ©e de la dĂ©mocratie. Premiers pas dâun comitĂ© Le cadre du foyer, proposĂ© par lâĂ©quipe de soins, implique que les 6 chambres individuelles du bĂątiment soient occupĂ©es tour Ă tour par des rĂ©sidents diffĂ©rents, Ă raison dâune pĂ©riode dâune annĂ©e dans une chambre seule. Ainsi, tous les 6 mois dĂ©but juillet et fin dĂ©cembre 3 chambres voient leurs occupants les quitter, pour permettre Ă 3 nouveaux patients de sây installer. Un mardi soir de mai 2015, au cours de la rĂ©union soignants-soignĂ©s, on aborde le sujet du prochain changement de chambres, et nous en venons Ă poser aux patients une question discutĂ©e dans lâĂ©quipe soignante depuis quelques temps pourquoi ne vous occuperiez vous pas de ça entre vous ? ». Les patients semblent rĂ©ticents. On discute pourquoi la dĂ©cision dâattribution des chambres seules devrait-elle ĂȘtre lâaffaire exclusive des soignants ? Des rĂ©sidents seraient-ils intĂ©ressĂ©s par la constitution dâun comitĂ© le mot est lancĂ© qui statuerait sur lâattribution des chambres ? Oui, mais comment et par qui serait formĂ© ce comitĂ© ? Les patients sâinquiĂštent mais il y aurait des partis pris, des prĂ©fĂ©rences ! Que les soignants prennent donc leur responsabilitĂ© ! ». Ils interrogent le motif de cette proposition, certains plaisantent ils veulent faire une expĂ©rience, ils nous prennent pour des cobayes ! ». Ils proposent et si lâon faisait ça sans comitĂ©, en se rĂ©unissant tous ensemble pour dĂ©cider, ou bien encore en faisant un vote Ă bulletin secret dans lequel chaque patient aurait une voix ? Il y a donc dĂ©bat sur lâopportunitĂ© dâun comitĂ©. En fin de rĂ©union, on propose un vote qui est pour la constitution dâun comitĂ© ? ». Sur les 13 patients prĂ©sents, 6 votent en faveur ; pas de majoritĂ©. Nous sommes contrariĂ©s⊠Mais un patient dit vous nâavez pas fait voter les contre ! ». Qui est contre ? » deux voix contre ! Donc 6 ne se prononcent pas, et bien plus de votes en faveur du comitĂ© que contre ! Voici Ă notre gout suffisamment dâapproximativement dĂ©mocratique pour insister⊠Entre soignants, on continue Ă se demander si câest une si bonne idĂ©e. On est plutĂŽt pour, mais on sâinterroge comment les critĂšres qui pouvaient ĂȘtre ceux des soignants pourraient ĂȘtre pris en considĂ©ration par les patients entre eux ? La question du secret mĂ©dical est posĂ©e. Au cours de diffĂ©rentes rĂ©unions, les patients rĂ©flĂ©chissent sur Le principe du vote en gĂ©nĂ©ral, qui ne leur plait pas tellement, ils penchent pour le consensus, ou le compromis. les critĂšres envisagĂ©s pour entrer en chambre seule. Ils listent lâanciennetĂ© ; lâinvestissement dans la vie du Foyer ; un projet, il est prĂ©cisĂ© pas nĂ©cessairement un travail ; nâavoir pas la possibilitĂ© de rentrer chez soi dans sa famille le weekend et les candidatĂ© Ă une chambre seule mais nây avoir pas accĂ©dĂ© deviendra pour les prochains comitĂ©s un argument sur lequel rĂ©flĂ©chir, les patients qui veulent dĂ©poser une candidature pour une chambre seule doivent le faire en rĂ©digeant une lettre pour le comitĂ© ; Comment constituer le comitĂ©. Les patients tiennent Ă ce que seuls les volontaires y participent, quâil ne sâagisse pas dâune participation systĂ©matique, Ă tour de rĂŽle. La possibilitĂ© de faire partie du comitĂ© en mĂȘme temps quâon est candidat pour une chambre seule est lâobjet du dĂ©bat le plus vif, finalement tranchĂ© du cĂŽtĂ© dâune incompatibilitĂ© des deux situations, sous lâargument du conflit dâintĂ©rĂȘt. Si on ne peut pas siĂ©ger Ă ce comitĂ©, ça ne veut pas dire que lâon ne le pourra pas la prochaine fois ; et mĂȘme, on deviendra prioritaire pour le prochain comitĂ©. A lâheure de la constitution du comitĂ©, cinq patients se portent volontaires. Une date est arrĂȘtĂ©e pour recevoir des lettres de candidature Ă une chambre seule. Le 16 Juin 2015, les lettres sont parvenues aux membres du comitĂ©, ces derniers ont choisi une date et la rĂ©union du comitĂ© dâattribution des chambres seules se tient en soirĂ©e. Un compte rendu est rĂ©digĂ© par la secrĂ©taire de sĂ©ance, Annick, seule soignante prĂ©sente, et qui nâaura en dĂ©finitive occupĂ© que cette seule fonction, dira-t-elle plus tard Ă lâĂ©quipe. Lâannonce des rĂ©sultats de la dĂ©libĂ©ration du comitĂ© est disons⊠expĂ©rimentale. Personne nây a rĂ©flĂ©chi avant, aucun des patients du comitĂ© nâest trĂšs Ă lâaise pour le faire, lâun dâentre eux se lance. Il commence par annoncer Ă HervĂ©, lâun des cinq candidats tu as eu zĂ©ro vote ». Câest un peu brutal⊠Nous lui proposons de ne pas faire part des votes, ni mĂȘme des dĂ©libĂ©rations du comitĂ©, simplement de dire qui a eu une chambre seule. Mais pour HervĂ©, le coup est dur, dâautant plus dur que câest un jeune homme trĂšs persĂ©cutĂ©, et quâau moment oĂč on lui dit zĂ©ro vote », Richard, un autre patient du foyer qui fait beaucoup parler parce que disons quâil pose des problĂšmes, entre dans la piĂšce, et que tous les autres partent dans un grand Ă©clat de rire au sujet de Richard. Mais quâHervĂ© prend pour lui⊠ça se tend. Et puis ça se dĂ©tend, on reprend lâannonce des rĂ©sultats sans les dĂ©tailler. A la fin de la rĂ©union, HervĂ© va sâexpliquer avec dâautres patients il y a manifestement de la conflictualitĂ©, mais on remarque un peu Ă©tonnĂ© parmi les soignants, que ces patients se parlent et composent Ă cet instant avec et leur persĂ©cution, et leur agressivitĂ© sans entrer ni dans un processus dĂ©lirant ni en recourant Ă la violence. Simplement, ils sâexpliquent. Apparait ensuite quâil faut aussi sâoccuper de la nouvelle rĂ©partition des patients dans les chambres Ă plusieurs. Le comitĂ© se dĂ©clare prĂȘt Ă une seconde rĂ©union afin de rĂ©flĂ©chir Ă la question. Les rĂ©sidents ont parlĂ© entre eux, proposĂ© des redistributions de places ». Rendez-vous est pris pour un jeudi soir Ă 20 heures 30. Les membres du comitĂ© rĂ©flĂ©chissent, Ă©changent, inventent des formules et trouvent des solutions. Un autre compte rendu est rĂ©digĂ© sur le cahier de transmission. Les changements de chambre se font dans le week-end qui suit la rĂ©union. La semaine suivante, Annick reçoit les patients du comitĂ© pour leur demander comment ça sâest passĂ© pour eux. On en retient quelques propos câĂ©tait bien », ça donne le sentiment de faire partie dâune petite dĂ©mocratie » et câĂ©tait dur de ne pas pouvoir donner gain de cause Ă tous les candidats ». Quelques semaines aprĂšs, câest fin aout, HervĂ© â celui qui sâĂ©tait vu refuser une chambre seule â vit mal la cohabitation avec ses deux voisins, il est toujours trĂšs persĂ©cutĂ©, mais câest particuliĂšrement difficile avec lâun des deux, Nicolas. Câest aussi difficile pour Nicolas dâailleurs, qui un soir vient trouver le soignant de la nuit, et lui demande sâil peut dormir dans le lit inoccupĂ© dâun patient parti la semaine prĂ©cĂ©dente. Le soignant lui dit oui, et le lendemain avec le soignant de la nuit nous recevons Nicolas en entretien, pour parler de ce qui se passe. En faisant le point, nous finissons par demander Ă Nicolas de reprendre sa place dans sa chambre, et lui disons de solliciter une rĂ©union extraordinaire du comitĂ© pour demander un changement de chambre. Nous recevons aussi HervĂ©, et finissons par lui dire la mĂȘme chose. Mais aucun des deux ne fait de dĂ©marche pour ça. HervĂ© dit clairement quâil ne le souhaite pas, parce quâil veut faire une nouvelle demande au comitĂ© de dĂ©cembre pour avoir une chambre seule, et quâil ne veut pas griller sa chance » en faisant une demande anticipĂ©e au comitĂ©. Nicolas lui, ne dit rien, il ne nous en parle plus, ou bien il nous dit que câest trĂšs dur de cohabiter avec HervĂ©. DĂ©but dĂ©cembre, Nicolas passe devant HervĂ©, en se raclant la gorge, ce qui est depuis plusieurs mois lâun des points dâaccroche du dĂ©lire persĂ©cutif dâHervĂ©, qui dit Ă Nicolas pourquoi tu fais tout le temps ça quand je suis lĂ ? ». Nicolas sâĂ©nerve, crie en sâapprochant dâHervĂ© quâest-ce quâil y a tu mâcherche câest ça ? ». Il nâen faut pas plus Ă HervĂ© le boxeur coups de poing, Nicolas aux urgences, fracture de lâarcade, plaies du visage⊠Et ce, le soir mĂȘme oĂč devait enfin se rĂ©unir un comitĂ© extraordinaire que Nicolas avait quand mĂȘme fini par demander. HervĂ© exclu une quinzaine de jours, la cohabitation reprend, mais cette fois-ci le comitĂ© extraordinaire leur a proposĂ© des changements de chambre, avec lâaide dâautres patients qui ont fait des propositions de nouvelle rĂ©partition. Depuis Nicolas est trĂšs en colĂšre, surtout avec ceux qui nâont pas virĂ© HervĂ© », les directeurs, le psychiatre, mais petit Ă petit sa colĂšre sâapaise. Depuis, HervĂ© est trĂšs culpabilisĂ©, et un peu moins dĂ©lirant nous semble-t-il. Depuis enfin, les soignants ne sont plus tellement dâaccord entre eux ce Nicolas avec sa colĂšre, il se croit tout permis, il se prĂ©sente au repas Ă des heures inadmissibles, on lui passe tout, la maladie nâexcuse pas tout », entend-on dire de certains soignants. Un autre comitĂ© a eu lieu dĂ©but janvier, avec dâautres membres. On a prĂ©cisĂ© quelques Ă©lĂ©ments du cadre de son activitĂ© dĂ©sormais, il se rĂ©unit chaque mois, quoiquâil arrive. On a nommĂ© un soignant rĂ©fĂ©rent de façon trĂšs explicite, pour que chaque patient sache Ă qui sâadresser dans lâĂ©quipe au sujet du comitĂ©. Et le comitĂ© se prononce dĂ©sormais aussi sur la place que prendra chaque nouveau patient qui arrive au foyer. Vers le politique ? Dans cette chambre seule, ce lieu Ă soi, lieu protĂ©gĂ© du regard des autres, lieu qui renvoie peut-ĂȘtre Ă la chambre de lâenfance, espace refuge ou espace repli, peuplĂ© dâobjets bienveillants ou rĂ©duite Ă la surface du lit ou Ă celle de lâĂ©cran de lâordinateur, le patient se retrouve avec lui-mĂȘme. Une chambre Ă soi » comme le souhaitait tellement Virginia Woolf, un lieu de travail quâelle revendiquait en tant que femme et en tant quâĂ©crivain et qui peut pour certains patients prendre ce rĂŽle de bureau », lâendroit oĂč ils rĂ©visent leurs cours, ou ils lisent, Ă©coutent leur musique, tĂ©lĂ©phonent. Une chambre seule, câest-Ă -dire une chambre oĂč le patient fait lâexpĂ©rience de la solitude et non de lâisolement. Ce dont certains patients sont capables de nous mettre en garde je risque de mâisoler ». Et il nous semble que lĂ sâarticule entre la solitude et le politique une pensĂ©e quâHannah Arendt dĂ©finissait comme essentielle lorsquâelle remarque en juin 1954 Le fait de parler avec soi-mĂȘme nâest pas encore penser, mais câest lâaspect politique de toute pensĂ©e le fait que la pluralitĂ© se manifeste dans la pensĂ©e »1. Pour Arendt, la solitude, opposĂ©e Ă lâisolement et Ă lâesseulement, ne nous laisse jamais seuls puisque nous sommes encore avec nous-mĂȘmes, câest-Ă -dire deux en un », comme dans lâactivitĂ© de penser, et cette solitude nâinclut nullement la perte du contact avec les autres mais conditionne bien au contraire certaines formes remarquables de rapports humains comme lâamitiĂ© ou lâamour. La solitude nâest quâune mise en retrait toute provisoire de lâindividu. Et câest ensuite par la facultĂ© de prendre la parole, de communiquer Ă autrui ses opinions que celui-ci surgit dans le monde et le constitue dâabord comme espace public, puis comme espace politique. Hannah Arendt au terme dâ une longue citation sur le dialogue de la solitude conclura par cette phrase En ce sens , câest la solitude qui est la condition de possibilitĂ© de la communautĂ©, et jamais lâinverse, et câest la communautĂ© qui est la condition de lâĂȘtre-un »2. La solitude toutefois nâest pas absolument sans risque, le risque accru en ce qui concerne nos patients est de se perdre soi-mĂȘme et dâĂȘtre dĂ©sertĂ© des autres. Câest pourquoi il nous semble crucial de donner Ă nos patients le goĂ»t puis la discipline du souci de soi ». On retrouve en Ă©cho la rĂ©ponse de Socrate Ă Alcibiade Si tu veux connaĂźtre le gouvernement des hommes, le fonctionnement de la CitĂ© et de la Nature, commence par te soucier de toi-mĂȘme, commence par tâoccuper de toi »3. Donc ce nâest pas la connaissance de soi qui est prescrite dans cette formule connais-toi toi-mĂȘme », en tant que fondement de la morale, de la spiritualitĂ© ou de la politique, câest le souci de soi, le souci de devoir sâoccuper de soi-mĂȘme » . Il faut prĂ©ciser que la pratique du souci de soi » est aux antipodes dâune psychologie introspective, intimiste, prise dans la fiction dâune intĂ©rioritĂ© mentale. Elle se rĂ©vĂšle insĂ©parable dâune politique ou dâune Ă©thique qui passent nĂ©cessairement par le rapport Ă lâautre. Comme le remarque Foucault4, lorsque les stoĂŻciens prescrivent la nĂ©cessitĂ© de sâoccuper de soi, ils emploient le verbe therapeuien, qui est un verbe Ă valeurs multiples et dont la polysĂ©mie mĂȘme se rĂ©vĂšle intĂ©ressante il faut ĂȘtre thĂ©rapeute de soi-mĂȘme pour accĂ©der vĂ©ritablement Ă la connaissance de la vĂ©ritĂ©. La pratique mĂȘme de soi telle quâelle est dĂ©finie, dĂ©signĂ©e et prescrite par la philosophie, est conçue comme une opĂ©ration mĂ©dicale. Et au centre de cela, on trouve la notion fondamentale de therapeuien. Et therapeuien veut dire trois choses. Ca veut dire bien sĂ»r faire un acte mĂ©dical dont la destination est de guĂ©rir, de soigner. Mais câest aussi lâactivitĂ© du serviteur qui sert son maĂźtre et qui obĂ©it Ă des ordres au sein de la famille. Et enfin thĂ©rapeuien, câest rendre un culte. Therapeuien heauton voudra dire Ă la fois se soigner, ĂȘtre Ă soi-mĂȘme son propre serviteur, et se rendre Ă soi mĂȘme un culte. Le souci de soi est traversĂ© par la prĂ©sence de lâAutre, il nâest pas comme le dit Foucault une exigence de solitude, mais une vĂ©ritable pratique sociale, un intensificateur des relations sociales »5. Il conclura dans le dossier les Autres » sur cette remarque il faut concevoir la culture de soi moins comme un choix opposĂ© Ă lâactivitĂ© politique, civique, Ă©conomique, familiale, que comme une maniĂšre de maintenir cette activitĂ© dans les limites et les formes considĂ©rĂ©es comme concevables ». Et ainsi de la chambre Ă plusieurs Ă la chambre Ă soi puis de nouveau de la chambre Ă soi Ă la chambre Ă plusieurs se dessine le chemin vers la pluralitĂ©, vers une certaine pensĂ©e Ă©largie » avec la capacitĂ© de nĂ©gocier, de supporter, de rĂąler, de faire avec lâautre. Au fond, ce sont des mĂ©langes. On mĂȘle des Ăąmes dans les choses ; on mĂȘle les choses dans les Ăąmes. On mĂȘle les vies et voilĂ comment les personnes et les choses mĂȘlĂ©es sortent chacune de sa sphĂšre et se mĂȘlent ce qui est prĂ©cisĂ©ment le contrat et lâĂ©change »6. La politique ? Nous avons parlĂ© donc de la chambre seule, de la solitude, exposĂ© certaines ressources pour articuler cette solitude avec la pluralitĂ© en soi-mĂȘme, comme condition du politique, avec le souci de soi, et avec la prĂ©sence des autres, et nous entendons que les patients nous mettent en garde contre lâisolement. Câest vrai que quand on pense Ă chambre seule, on peut penser Ă chambre dâisolement », ce qui ne fait pas du tout le mĂȘme effet ! Bien sĂ»r, il y a lâisolement qui vient des autres, Ă lâhĂŽpital psychiatrique, quand câest ceux qui ne se prennent pas pour des fous qui isolent le psychotique, qui lâenferment. Mais pour ce qui est du foyer Capitant, on nâisole personne comme ça, dans une chambre quâon ferme Ă clĂ© de lâextĂ©rieur. Alors on pense plutĂŽt ici au patient qui sâisole de lui-mĂȘme, qui se replie, qui se retire du monde. Lacan parle de ça dans une confĂ©rence sur la psychanalyse et la formation du psychiatre » en 1967 il parle de Foucault et de lâhistoire de la folie Ă lâĂąge classique », du moment oĂč on isole le fou, et il dit aussi Les hommes libres, les vrais, ce sont prĂ©cisĂ©ment les fous. Il nây a pas de demande du petit a, son petit a il le tient, câest ce quâil appelle ses voix, par exemple. Et câest pourquoi vous ĂȘtes en sa prĂ©sence Ă juste titre angoissĂ©s, câest parce que le fou câest lâhomme libre. âŠLe fou, en ce sens, câest dâune certaine façon cet ĂȘtre dâirrĂ©alitĂ©, cette chose absurde, absurde⊠dâailleurs magnifique comme tout ce qui est absurde. Le bon Dieu des philosophes on lâa appelĂ© causa sui », cause de soi, lui le fou, disons quâil a sa cause dans sa poche, câest pour ça quâil est un fou »7. Le fou a lâobjet a dans sa poche. Quâest-ce que ça a Ă voir avec lâisolement ? Pour le saisir, il faudrait se mettre un peu dâaccord sur ce quâest lâobjet a »⊠Câest du Lacan, mais on lit ici ou lĂ que ça se retrouve chez Freud, sous la forme de lâobjet perdu, que le nĂ©vrosĂ© ne va jamais cesser de chercher pendant toute une vie, perdu parce que refoulĂ©, en tout cas quand on se place du cĂŽtĂ© de la castration â forcĂ©ment, on est chez Freud lĂ , on parle Ćdipe⊠lâobjet a câest lâobjet cause du dĂ©sir dit Lacan, parce que ça pousse le nĂ©vrosĂ© au dehors, parmi les autres, Ă sa recherche. Objet plus-de-jouir dit encore Lacan, parce que quelle que soit la jouissance quâil procure, ça nâest jamais ça. Foucault, parmi dâautres, associe la jouissance Ă la mort, dans une interview en anglais, il dit the pleasure », et il insiste sur the », câest traduit avec le mot plaisir, mais je pense quâil nâest pas excessif dâentendre la jouissance » lĂ oĂč il dit the pleasure », il dit le plaisir, me parait ĂȘtre une conduite trĂšs difficile ⊠Je voudrais et jâespĂšre mourir dâune overdose de plaisir, quel quâil soit. Parce que je pense que câest trĂšs difficile, et que jâai toujours lâimpression de ne pas Ă©prouver le plaisir, le plaisir complet et total ; et ce plaisir selon moi, est liĂ© Ă la mort. ⊠Parce que je pense que le genre de plaisir que je considĂ©rerais comme le vĂ©ritable plaisir serait si profond, si intense, me submergerait si totalement que je nây survivrais pas. Jâen mourrais »8. On peut dire aussi que tant que le nĂ©vrosĂ© nâest pas mort dâavoir joui, il va faire lâhypothĂšse que ce nâĂ©tait peut-ĂȘtre pas ça, que ce sera la prochaine fois qui sera la jouissance pour de bon. Passons Ă la psychose alors maintenant. Comment traduire cette image, que le fou a lâobjet a dans sa poche. Si lâon part de la clinique, on a vite lâidĂ©e que la jouissance pour un psychotique, câest trĂšs diffĂ©rent de cette jouissance toujours ratĂ©e et insuffisante du nĂ©vrosĂ©. On pense Ă la jouissance hors-limite, une jouissance totale cette fois-ci, dâoĂč se lisent cliniquement les hallucinations et le dĂ©lire â quand le fou est joui par lâAutre, un persĂ©cuteur, une voix⊠â ou encore les passages Ă lâacte auto-agressifs, la mutilation, le suicide⊠Câest toujours le corps qui est mis en jeu, dans toutes ces expressions cliniques. OURY prĂ©cise quant Ă lui que dans la schizophrĂ©nie, il nây a pas dâobjet a, il nây en a que des tenants-lieu », que le schizophrĂšne fabrique avec des bouts de corps »9. Quâun fou sâisole, de lui-mĂȘme, quâil se replie chez lui, dans sa chambre, câest encore le corps qui est concernĂ©. Câest Ă partir de ces images-lĂ que jâai pensĂ© quâon pouvait articuler le politique, et la politique au foyer, avec cette histoire de comitĂ©. Lâimage surtout, de ces objets a emballĂ©s, et renfermĂ©s dans les poches des psychotiques⊠Le psychotique, on voudrait quâil le sorte un peu de sa poche justement son objet a, et ça sans surtout se comporter comme des a-phages10 comme disait OURY, des types qui viendraient lui faire les poches pour le lui arracher, lui bouffer son objet a, non surtout pas faire ça, trouver plutĂŽt des moyens que le fou nous cĂšde un bout de sa jouissance⊠Câest presque dire, quâil en soit de sa poche⊠câest quand mĂȘme ça, parce que ça va lui couter, ça nous rapproche de lâĂ©conomie, de lâargent, faire les poches, sâen mettre plein les poches⊠Pour quâil y ait de la politique, il faut dâabord que persiste la possibilitĂ© du politique. Le politique, ce serait une sorte de disposition, un contexte qui assure une possibilitĂ©. La politique, je lâentends comme le dĂ©bat, la confrontation dâopinions, mais aussi la tactique, les stratĂ©gies dâaccĂšs au pouvoir. Si ARENDT y tient autant, câest aussi en se plaçant du cĂŽtĂ© des critiques les plus sĂ©vĂšres de la pensĂ©e de MARX11. Comme le pointent POIRIER12 ou BENSUSSAN{ref]BENSUSSAN G., Lorsque le contenu excĂšde la phrase⊠La politique comme traduction chez Marx et au-delà », pp. 89-102, in Ibid.[/ref], on peut en effet trouver chez MARX des affirmations radicales, pour ne pas dire rĂ©volutionnaires, qui font de lâĂ©radication du politique une visĂ©e nĂ©cessaire pour la dĂ©saliĂ©nation. La dĂ©saliĂ©nation, ce serait permettre une sociĂ©tĂ© dans laquelle chacun trouve sa libertĂ©, pour le dire vite. Le problĂšme est que ça semble se poserchez MARX comme un fait, une certitude, quelque chose qui serait objectif, ça sâappelle la science matĂ©rialiste », et ça suppose quâil y aurait un savoir absolu quelque part, qui exclut dĂ©finitivement sa propre mise en pose une question nâest-ce pas ce Ă quoi on assiste aujourdâhui aussi bien du cĂŽtĂ© de lâĂ©conomie â avec la certitude que le bien commun ne ressort que de la croissance, du libre-Ă©change, du capitalisme le plus libĂ©ral â que du cĂŽtĂ© de la science â certitude scientifique, câest presque un plĂ©onasme. DĂšs lors, circulez, y a rien Ă voir ! La Haute autoritĂ© de SantĂ© se fait dĂ©tentrice dâun savoir absolu qui la met au-dessus de toute interpellation, au-dessus du politique. Quâest-ce que je fous lĂ ? » ne cessait de se demander OURY. Au foyer, on se dit que le comitĂ©, câest crĂ©er un espace pour le politique dont on voit bien que ce nâest plus si Ă©vident quâil y en ait. Du cĂŽtĂ© des soignants aussi bien entendu, il faut du politique, il en faut pour les payĂ©s aussi bien que pour les payants, comme disait OURY, des espaces du dire, pour dĂ©battre, des espaces pour nâĂȘtre pas dâaccord les uns avec les autres. Quand on se plaint que Nicolas est mal Ă©levĂ©, quâon lui passe tout parce quâil est malade et quâen plus il sâest fait casser la gueule, certes on peut y entendre une forme de ça va de soi quâil nous porte sur le systĂšme », mais on peut aussi entendre quâon est inquiet pour lui parce que ça nâa pas lâair dâaller trĂšs fort. On est finalement politiquement en dĂ©saccord entre soignants, mais on repĂšre quand mĂȘme quelque chose, parce quâon avait du politique pour se le dire, mĂȘme si on se fait un peu la tronche pendant quelques jours aprĂšs⊠Du cĂŽtĂ© des payants, ça a Ă voir selon moi avec le therapeuien dont nous avons parlĂ© dĂ©jĂ . Les autres, on peut dire quâa priori, le psychotique nâen a pas vraiment besoin, puisque son objet a, il lâa dans la poche. Sauf que si nous sommes tous ici, câest quâon sait bien que les psychotiques sâen sortent assez difficilement dans le monde. Pour le therapeuien comme visĂ©e, comme horizon, il me semble quâil ne faut pas perdre les autres de vue, ils en sont mĂȘme une condition, et surtout, il nous les faut vivants ! Alors ce quâon fout lĂ , ce serait de rendre possible quâil y ait du politique, et dedans le politique, nous sommes convaincus quâil y a aussitĂŽt des morceaux de la politique qui Ă©mergent. Ce serait therapeuien, Ă la condition de se dire que donner ce genre dâespaces aux fous câest les inviter Ă sortir un peu leur objet a de la poche, pour les aider Ă faire avec les autres, câest-Ă -dire pour vivre⊠Pour ouvrir⊠Nous posons alors rĂ©solument un doigt sur les lĂšvres trop animĂ©es de la politique et de lâĂ©conomie pour faire silence et entendre les mots Ă©crits par Philippe Jaccottet13 Ainsi faut-il poursuivre, dissĂ©miner, risquer des mots, leur donner le poids voulu, ne jamais cesser jusquâĂ la fin â contre, toujours contre soi et le monde, avant dâen arriver Ă dĂ©passer lâopposition, justement Ă travers les mots â qui passent la limite, le mur, qui traversent, franchissent, ouvrent, et finalement parfois triomphent en parfum, en couleur- un instant, seulement un instant. » Bibliographie ARENDT H., Journal de pensĂ©e », Ă©ditions du Seuil. ARENDT H., Quâest-ce que la politique ? », Ă©ditions du Seuil, 2014. BENSUSSAN G., Lorsque le contenu excĂšde la phrase⊠La politique comme traduction chez Marx et au-delà », in Marx politique », CitĂ©s, n°59/2014, PUF. FOUCAULT M., LâhermĂ©neutique du sujet », Hautes Etudes, Gallimard/Seuil. FOUCAULT M., Dossier Gouvernement de soi et des autres », Hautes Etudes, Gallimard/Seuil. FOUCAULT M., Une interview de Michel Foucault par Stephen Riggins », in Dits et Ă©crits, Paris, Gallimard, 1994. JACOTTTET P., La semaison », Gallimard. LACAN J., ConfĂ©rence sur la psychanalyse et la formation du psychiatre, 1967, inĂ©dit. MAUSS M., Essai sur le don, Forme et raison de lâĂ©change dans les sociĂ©tĂ©s archaĂŻques », Paris, PUF, 2007. OURY J., Le collectif, le sĂ©minaire de Sainte Anne », 1984, Champ social Ă©ditions, 2005. PLATON, Alcibiade », in Ćuvres complĂštes », Flammarion, 2011. POIRIER N., Politique et dĂ©mocratie chez Marx », in Marx politique », CitĂ©s, n°59/2014, PUF. Annick BERNABEO, Cadre infirmiĂšre au foyer de post-cure Centre RenĂ© Capitant, 8 rue de Lanneau, 75005 Paris. Benoit MARSAULT, Psychiatre au foyer de post-cure Centre RenĂ© Capitant, 8 rue de Lanneau, 75005 Paris. Auteur correspondant Benoit Marsault
u6sfFr6.